Animaux


Voici un aperçu de ce que nous trouvons dans la toponymie wallone.






 
Ces symboles sont intéressants, certains, importés s’effacent au profil de ceux plus persistants dans le terroir.


Pour ceux qui connaissent l’imaginaire wallon, certains sont évidents tandis que d’autres sont de véritables surprises.

Le loup : est le grand gagnant, le plus populaire, car il draine une peur collective chrétienne, et attire à la fois par son charisme. Il est très présent le long des voies romaines, vecteurs de ce symbole romain au départ. Le plus souvent, le loup est associé aux divinités solaires ainsi qu’à la notion démoniaque, ce qui selon l’angle de l’observateur ramène toujours aux cultes païens. Le loup est surtout l’animal psychopompe de transformation, également associé aux enfers. Les sociétés d’hommes-loup, très fréquentes dans la région ardennaise germanique, ont remplacé les sociétés d’homme-ours qui disparurent avec l’animal pendant le règne de Charlemagne. La plupart des toponymies lupines font références à des topographies creuses et sombres. A ce sujet, il serait intéressant de glisser dans le dossier « légende » dans le sous-dossier « garous » et observer en cliquant dessus la zone de répartition de ces légendes.
Qui sont les loups ? Littéralement, ce sont les fils de gaule et de Rome. Ce sont aussi les gens du peuple, isolés et agissant dans l'ombre.

 

L’ours : si populaire dans les populations germaniques, prend forcément la seconde place en tant qu’animal-ancêtre. L’ours est associé aux changements de saison, à la royauté, au nord, et à l’omniscience. Il n’est pas étonnant qu’il rappelle le nom de la déesse tutélaire ardennaise ou la déesse germanique Artio. Il est très présent dans la mythologie du Nord. En moindre quantité, les lieux de toponyme bar-ber-beer-ur sont aussi étendus que ceux du loup.
Qui sont les ours ? Littéralement, ce sont les fils du nord-est, héritiers des mythes scandinaves, sauvages, dominants et puissants.

 

Les corvidés : corneilles, corbeaux, merles sont aussi associé à la mythologie celtique et nordique. Comme les deux précédents, on les retrouve dans tout l’hémisphère nord. En tant que messagers divins et acolytes de magie, ils sont omniprésents dans la mémoire collective, souvent dénigrés. Par analogie, la toponymie a tendance à confondre le cornu, la corne et la corneille comme l’exemple de Saint Corneille ou Cornelis, patron de la Bretagne. Les corvidés font appel à la notion de nature sauvage et inquiétante.
 

Le cheval : est après le serpent le plus important symbole ésotérique de l’Europe. Sa conquête par l’homme en fait le compagnon de référence premier auquel il peut s’identifier. Les peuples cavaliers celtes en ont fait un attribut guerrier domestique proche de celui que le cerf représente, lui, dans sa nature sauvage. Comme Kernunnos emprunte l’expression du cervidé pour la vigueur de la nature, Epona, Macha, Rhiannon emprunte la jument comme véhicule chevalin chamanique de transformation et d’aboutissement. Au même titre que le cerf blanc et plus encore, le cheval blanc est répandu dans nos contrées (surtout dans la Hainaut et la province de Liège) et est resté longtemps l’attribut des grands héros ou personnages historiques. Qu’il devienne rouge, noir ou volant, il revêt la nature particulière de l’adjectif associé. Dans le sud et le Namurois brabançon, c’est la légende des 4 fils Aymon qui met en avant la nature magique du cheval.

 

Le coucou : est étonnamment populaire dans notre région. Il est l’annonciateur de la saison chaude. De par sa nature parasitaire d’autres espèces, il est vite devenu le symbole de la traitrise, de la trahison. On peut considérer cela d’un individu qui embrasse une spiritualité en apparence opposée à celle du groupe qui l’héberge. Son cri caractéristique en fait un oiseau très populaire, en Suisse notamment.

 

Le cervidé : est un symbole clef de la mythologie, comme présenté plus haut. Dans la culture chamanique, il représente un symbole ancêtre des autres comme transport de l’âme. Il est associé au cycle de la vie.IL est célèbre en région flamande et dans la forêt ardennaise.

Les caprins : comme chèvre, bouc sont présents dans le légendaire wallon car ils représentent soit la nature diabolique, soit l’être humain sorcier. Le vert bouc ou werbouc est le véhicule utilisé par les sorcières pour se rendre au sabbat. La couleur de la bête donne une indication sur l’idée de la chose comme nous l’expliquons plus loi au sujet des couleurs. Mais, comme vous pouvez le remarquer sur la page dédiée à la Vouivre, la chèvre possède une dimension supplémentaire. Par son nom d'origine celtique, elle est associée à la Vouivre comme la gardienne des profondeurs. Dès lors, la légende de la gatte d'or superposée à des lieux met en exergue la présence de l'énergie souterraine. Et le Vert Bouc que chevauche les sorcières serait la monture des initiés de l'énergie souterraine.

 

Le rossignol : possède un chant mélodieux et complexe qui est traduit comme un chant d’amour et de réjouissance au mois de mai. Il est entendu aussi bien la nuit que le jour, ce qui en fait un mystérieux acolyte lunaire. Il est surtout populaire dans la région côtière.

Le héron : populaire dans les Flandres, est, chez nous comme chez d’autres, un symbole de sagesse, de longévité et de patience.

Il faut noter que la symbolique animale change du nord au sud en fonction du relief et de la nature environnante. Au nord : le plat pays et ses étendues d’eau stagnante et de champs. Au sud : ses collines boisées et son eau vive. Il est possible que les tribus aient employé une totémique animale ou végétale en adéquation avec leur mode de vie. Au final, l’homme prend la coloration de sa terre. Les autres exemples, moins nombreux, ont été perpétués localement comme le renard dans l’est du pays ou de manière éparse et peu fréquente comme l’aigle ou le hibou.


Le coq : présent dans la héraldique et sur les églises est le symbole du soleil levant.
A l'instar du taureau, du sanglier, et de quelques autres, il est très présent dans la héraldique nationale moderne. En France comme en Wallonie, il représenterait la Gaule (Coq = Gallinacé). Mais surtout, il est un attribut solaire qu'on retrouve sur les clochers d'Eglise à partir d'une certaine époque. C'est le soleil levant. Autrefois, les églises respectaient une angulation énergétique locale mais plus tard, elles se tournèrent progressivement vers Jérusalem (à l'Est, au Levant). En effet, le coq fait partie du quotidien antique mais à partir des croisades apparurent des symboles nouveaux comme le lion  et le coq qui supplantèrent d'autres symboles. Cette allusion du coq au Sol Invictus fut progressivement amalgamé avec la notion Celtique en opposition au Lion moyennageux, lui aussi, associé à la notion de témérité, de bravoure et du soleil. A noter que le lion est quand même omni-présent dans l'héraldique belge et qu'il a supplanté le royal symbole de l'ours disparaissant du paysage mais suite au réveil francophone, on repensa à cette notion linguisitique d'appartenance.
Les combats de coq dans la rue ont symbolisé jusqu'au XXe siècle le combat entre le soleil mourrant et le soleil renaissant. Au final, il gagnait toujours. Il symbolise la combativité et le phoenix. Il prend soin des sien jusqu'à la mort, et revient d'entre les morts. Comme symbole solaire et grâce à la construction en pointe de l'église, il est devenu un avatar-intercesseur d'énergie condensée au lieu de construction à la place des dragons et autres qui l'ornaient.

On trouve divers symboles provinciaux chez nous, qui sont associés à certains aspects antiques. Le taureau comme le cheval représente un aspect de la Terre-Mère mais avec une tonalité agraire. Le sanglier, adapté à une vie de chasse forestière et l'esprit de clan, représente plus la sagesse des anciens. Le cerf représente la lumière elle-même dans la nature, la vie et la renaissance. Tout au long de l'histoire, l'animal pris une place légitime dans le sentiment d'appartenance héréditaire et fabuleuse de la noblesse du moyen-âge malgré les réticences et diabolisations animales chrétiennes.
En définitive, persistent dans la toponymie des valeurs antiques. Le lion, lui, n'est pas une valeur objective et locale. il fait partie d'une époque et d'un esprit non persistants chez les autochtones, étrangers au désirs de grandeur égotique exception faite de la communauté flamande toujours en recherche de son désir de croissance culturelle. Non-sens, non ? Car cette dernière a des valeurs sûres identiques à celles des wallons.

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