Mégalithes et Pierres


C’est le plus gros dossier car la pierre est très présente dans le paysage autant par sa présence, par son absence que par son évocation.


Existant : tout d’abord, je vous conseille d’afficher ce sous-dossier. Vous pourrez apercevoir les pierres célèbres, avérées mégalithiques ou non. Il faut absolument se convaincre que le mégalithe est une forme avec une intention mais que la forme peut disparaître et se modifier. La pierre légendaire ou célèbre est là depuis longtemps, connue ou mal connue, à sa place. Parfois on la déplace sans savoir. Mais la roche, elle aussi, participe de l’ensemble, sans qu’on ait besoin de la modifier ou si peu que de toute manière elle s’effrite et tombe dans l’amnésie. Souvent la légende ou la toponymie apporte une valeur ajoutée qui les désigne. Cet affichage se veut plus large que les autres, à titre de comparaison et pour donner un caractère général et révélateur à cet exercice. Les pierres sont des valeurs sûres de correspondance. Ces découvertes sont le fruit de chercheurs sérieux ou pas parfois rêveurs ainsi que d’archéologues intransigeants. Dans la maille, elles représentent donc le point d’ancrage de cette démonstration. Le reste n’est qu’hypothèse, étonnante certes, issue de ma vision. La théorie, selon laquelle on peut étudier les mégalithes en suivant les voies romaines (dossier plus bas), est fausse car ils subsistèrent ou disparurent le long de ces voies en fonction des besoins de la civilisation. La raison pour laquelle ils disparurent ou subsistèrent en dehors de ces voies est aussi due à des contingences religieuses ou païennes. La plupart du temps, le peuple y est attaché.

Avérés disparues : moins nombreuses, on peut remarquer leur recensement dans les bibliothèques communales récentes mais ces traces disparaissent au fur et à mesure que l’on recule dans le temps. Nous savons très bien que certains hommes s’employèrent de tout temps à les combattre. Cela tend à prouver qu’elles constellèrent jadis progressivement (en plusieurs générations) le pays dans un but inconnu mais que je m’efforce à faire apparaître. Nous les retrouverons toutefois dans la toponymie partout, particulièrement près des voies secondaires comme des repères.



Pavé : fait allusion surtout à une voie ancestrale. Les voies sont originairement tracées sur l’idée de procession d’un point à un autre. Mais quels furent ces points lors de l’époque où aucune ville n’existait ? La piste du gibier ? Elle n’est pas rectiligne. Le cheminement par repère visuel ? De quels repères parlons-nous donc ici ?


Borne : est frontière ou repère basé sur un point géographique immuable (eau, bois, pierre). Quoi de plus facile d’utiliser ce qui préexiste pour son utilité de marquage territorial ? On les trouve dans les régions à plus forte densité de population. Mais aussi ces bornes sont héritées des anciens tracés romains. Un nom de lieu en born indique presque toujours un tracé de voie. Donc ces voies forment le deuxième type de frontière territoriale. Nous avons donc des bornes "étapes" et "limitatives".

Caillou : est le terme répandu (géographiquement) pour désigner une pierre de taille diverse mais moins gros qu’une roche, plus gros qu’une meule. Il est souvent isolé et marque le paysage de sa présence insolite.

Faix : avec son orthographe changeante est le terme wallon pour désigner la charge (du diable) déposée en cet endroit. C’est une particularité de la région des Hautes Fagnes.

Bonhomme : on les trouve un peu parfois et rarement. Ce sont des bonshommes de pierre, traduction littérale fausse de menhir (pierre dressée) à cause de l’influence germanique men, man qui veut dire homme. Elles ont souvent fait l’objet d’un culte druidique ou germanique.

Pierre : c’est la surprise. Grâce aux formes patoises du nom de la pierre, nous retrouvons énormément d’allusions à ce terme et souvent lorsqu’il n’y en a plus. Alors pourquoi ces évocations en si grand nombre à des endroits où on ne les attend pas ? Le souvenir persiste à l’heure de l’appellation. Cela prouve tout du moins que leur présence n’était pas si lointaine. Les carrières sont les principales destructrices des grottes et l’urbanisation est la principale destructrice des pierres éparses. Imaginez à l’instant le paysage de vos contes d’enfant. Il existait.

Rochettes : roches, murailles, minires, crons et autres bien nommées sont importantes partout car elles jouent un rôle dans l’accueil, l’expansion, la légende, et l’envol. Les roches de poudingue sont les plus célèbres. Les "rochettes" jalonnent les voies.

Gratte : entre Namur et Dinant ainsi que près de Macquenoise, on trouve des gratte pierre, des gratte cul ou frappe cul, ride-cul, vas-y-t’y frotte. On perçoit ici l’idée de gratter la pierre pour en récolter les bienfaits ou encore l’idée de se frotter à la pierre dans un but de fécondité.

Levée : encore dans les Hautes Fagnes, nous trouvons des levées. Est-ce des terres levées ou des pierres levées ? En tout cas, ça colle.

Hostée : à rapprocher des fermes hostées ou hospitalières. Déposé ici en rapprochement à l’Hostée de Viviane, mégalithe de Brocéliande.

Table : 2 trouvées dans le Limbourg en allusion à des grandes pierres plates.

Tourne : tournibois ou tournavaux font référence aux pierres qui tournent.

Fin : fintiau ou fin debout seraient aussi des Fines Pierres

Sentinelle : à la frontière française, nous trouvons comme à Wéris par deux fois une pointe rocheuse dominante.

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