Les arbres



 
Les arbres font l’objet de culte ou de support d’intercession. Le fait que l’on choisisse un arbre particulier dépend du fait du choix de son essence et son implantation particulière sur un croisement énergétique. Il semble que la même règle concerne les mégalithes et plus tard les monuments saints. L’arbre, en particulier, offre une valeur simple par sa nature, son évolution et sa capacité à évacuer de son activité diurne et de son activité nocturne, j’entends les courants qui le traversent. Le jour, il respire et la sève monte pour la photosynthèse. La nuit, il expire et évacue ses résidus. Il n’est pas étonnant qu’il fût choisi comme symbole vivant de la verticalité entre deux mondes. L’homme est au pied sinon le tronc de l’arbre. Les exvotos sur les arbres sont des habitudes de tous les peuples et les arbres vénérés sont nombreux.




 
 
Dans ce diagramme, nous trouvons par ordre d’importance les évocations d’essence d’arbre particulières. Souvent, nous sommes en présence de l'appellation « Arbre de … », ce qui indique la focalisation sur un arbre et une dénomination particulière comme « arbre de mai, arbre de la chapelle, arbre de la flèche de miel, etc. ». Il faudrait se rendre sur place pour connaître de plus près la nature de chacun, mais ce serait laborieux. C’est pourquoi ce manque d’information rend la suite statistique des essences imparfaite. Voici les espèces les plus populaires :

 

Le chêne : n’est pas l’espèce la plus répandue en Belgique. C’est le hêtre. Mais il est le plus populaire comme en France car il est associé aux druides et à la justice. Il faut dire que sa robustesse en fait un arbre remarquable. C’est donc sous le chêne que l’on célèbre ou que l’on tranche. Il y a au moins 8 chênes à clous connus, héritiers des arbres à loques, où l’on cloue ses maux comme on le ferait en polluant une chapelle qui n’évacue plus son surplus de malheur. Mais ces arbres, eux, de par leur emplacement, continuent à le faire aisément. Chaque culture ayant adopté son arbre totem régional (Frêne Viking, tilleul germain), le chêne est un héritage de la culture celte.

 

Le tilleul : est le second arbre vénéré en Belgique. Il est très répandu, plus concentré dans l’est en direction de l’Allemagne (avec ses arbres à danser) et dans le nord du fait de son influence franque et saxonne prononcée, et occupe une position centrale dans les villages. Il est un arbre guérisseur et communautaire. On trouve 10 tilleuls à clous dans cette liste.

 

Haies et buissons : Les haies ne désignent pas toujours l’habitude normande d’entourer les pâtures des bocages. Quand c’est le cas, elles abritent les êtres du petit peuple imaginaire et sont propices à l’entretien du biotope naturel. A ne pas confondre avec les dialectes Hé ou Heids (nl heiden : landes)qui désignent la Bruyère, car les Haies désignent un espace forestier délimitant une zone, donc un espace limitant. En ce sens, elle revêt un attrait particulier. Au contraire, le buisson est un espace réduit forestier au centre d’un espace dégagé. Le buisson est donc, pour le paysan, le dernier refuge du monde sauvage et féérique. Il est nécessaire au bon entretien naturel de son œuvre. Haies, buissons et épines, bien dénommés, sont les refuges de l’imaginaire.

 


Les arbres d’eau : le saule et l’aulne en particulier, en raison de leur attirance pour l’eau, sont des arbres de nature plus lunaire. C’est pour cela qu’ils recueillent une adoration proche de celle du culte des eaux et des déesses.


Les fruitiers : et le pommier en particulier sont les arbres de santé et de connaissance par excellence. Dans la mythologie du nord, ils revêtent la promesse de jours meilleurs dans l’au-delà.


Le hêtre : est l’espèce la plus répandue en Wallonie. Cet arbre majestueux et jupitérien se dispute avec le chêne la place d’intercesseur et d’éducateur. Moins fréquenté, il attire les amateurs de mystère qui arpente nos forêts. Le hêtre a cette capacité de drainer les forces souterraines.  On en entend parler uniquement dans la bande forestière ardennaise.

 


Le frêne : enfin, est un héritage de la culture normande avec son arbre du monde, l’Yggdrasil scandinave ou l’Irminsul saxon.

Les autres : le charme est présent dans la mythologie et les arbres importés, comme le marronnier, ont pris le relais des anciennes traditions.
 

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